L’Iran injecte 300 millions d’euros pour les importations cruciales d’aliments pour bétail

Le ministre iranien de l’Agriculture Jihad, Gholamreza Nouri, a annoncé l’injection de 300 millions d’euros de devises au taux de change préférentiel pour importer des aliments pour bétail et d’autres denrées essentielles. Cette mesure vise à résoudre une crise de liquidités qui avait accumulé des arriérés de paiement. Cent millions d’euros ont déjà été versés, permettant à six navires transportant des aliments pour bétail d’accoster dans les ports iraniens, et les 200 millions restants doivent être injectés immédiatement. Le ministre a souligné que l’approvisionnement stable en devises pour ces intrants était la priorité absolue du pays afin de ne pas interrompre les cycles de production animale et agricole.
Cette annonce intervient dans un contexte de réduction significative des allocations de devises pour le secteur agricole. Le ministre Nouri a révélé que l’enveloppe allouée est passée de 14 milliards d’euros en 2021 à 12 milliards en 2022, pour n’être plus que de 8 milliards d’euros dans le budget de l’année en cours. Cette baisse, couplée à une sécheresse sévère qui a réduit la production nationale, a conduit à une accumulation de dettes en devises d’environ 6 milliards d’euros sur les trois dernières années, rendant les fournisseurs étrangers réticents à accorder des crédits.
Face à cette situation, le ministre a insisté sur l’importance cruciale d’un approvisionnement continu en devises pour la sécurité alimentaire du pays. Il a précisé qu’environ 85 % des besoins alimentaires de l’Iran sont couverts par la production nationale, mais que les 15 % restants, d’une valeur estimée à 16 milliards d’euros, doivent être impérativement importés. Il a conclu en affirmant que la production agricole et animale ne pouvait pas être interrompue, et que la priorité dans l’allocation des devises doit donc être donnée à la nourriture et aux intrants pour le bétail.