Un joyau archéologique iranien, le mont Khajeh, révèle ses peintures hellénistiques uniques

Le mont Khajeh (Kuh-e Khajeh), situé dans la région du Sistan, au sud-est de l’Iran, est décrit comme un site historique et naturel exceptionnel. Se présentant comme un massif basaltique en forme d’île s’élevant des zones humides de Hamun, c’est l’un des sites archéologiques les plus importants de l’est de l’Iran. Il abrite un vaste complexe de palais, de temples et de forteresses datant principalement des périodes parthe (Arsacide) et sassanide, avec des vestiges qui ont persisté jusqu’à la période islamique, témoignant d’une occupation continue.

La caractéristique la plus remarquable du site est sa collection unique de peintures murales. Le chef du musée du sud-est du pays, Mohammad Ali Ebrahimi, a mis en lumière l’existence de « la seule série de peintures hellénistiques à l’huile sur plâtre dans la civilisation de l’est de l’Iran ». Ces œuvres, situées dans un couloir connu sous le nom de « Galerie », représentent des thèmes variés, notamment des souverains saces, des divinités parthes comme Mithra, des musiciens et même trois moines annonçant la venue du Christ. Malheureusement, une grande partie de ces peintures a été perdue, certaines ayant été détruites et d’autres se trouvant désormais dans des musées étrangers, comme en Inde.

Le site est également d’une grande importance religieuse et sacrée. Il est considéré comme sacré dans le zoroastrisme, le christianisme et l’islam. Pour les zoroastriens, il est lié aux sauveurs eschatologiques (Saoshyant) et abriterait l’un des trois grands temples du feu de l’est de l’Iran. Aujourd’hui, le site est confronté à de multiples menaces, notamment l’érosion naturelle, la sécheresse affectant le lac Hamun, le tourisme non régulé et le manque de ressources pour la conservation. Les experts soulignent la nécessité urgente d’un plan de protection scientifique, d’une documentation complète et d’un tourisme responsable pour préserver ce trésor culturel en péril.