L’éclat d’Ezzatollah Entezami avec le film La Vache à Chicago

Le 10 octobre 1971 (18 Mehr 1350 selon le calendrier iranien), le regretté Ezzatollah Entezami remporta le Hugo d’argent du meilleur acteur au Festival de Chicago pour son rôle dans le film La Vache (Gāv).
La Vache, deuxième réalisation du regretté Dariush Mehrjui (en 1968), est l’un des films majeurs de la nouvelle vague du cinéma iranien et l’un des premiers films iraniens à attirer l’attention et les éloges en Occident et en Europe. C’est grâce à ce film que la voix du cinéma iranien fut entendue dans le monde.
Le critique et historien du cinéma américain John Simon déclara à propos du film :
« La Vache, à mon avis, est une belle expérience sur une voie juste. »
Ce film marqua également les débuts d’Ezzatollah Entezami au cinéma, et il sut interpréter son rôle avec une telle maîtrise qu’il remporta plusieurs prix nationaux et internationaux pour sa performance. Le regretté Entezami disait à propos de sa collaboration à ce film :
« Tout le monde travaillait avec sincérité, honnêteté et amour. Aucun contrat n’a été signé, aucune discussion sur les salaires n’a eu lieu, personne n’a parlé de l’ordre des noms au générique. Il n’était nullement question de début ou de fin du travail. Il n’y avait qu’une seule chose : l’amour, l’amour du travail. C’est véritablement l’amour qui a donné naissance à ce film. »
L’acteur Ali Nassirian, évoquant le jeu exceptionnel d’Entezami, ajouta :
« Lorsque Masht Hassan disait à la fin, sans vouloir prêcher, je suis la vache, cela montrait à quel point Entezami était concentré dans son interprétation. Pendant que nous retournions à Téhéran pour nous reposer, lui restait sur place pour vivre son rôle. Quand il disait je suis la vache de Masht Hassan, il le jouait de la façon la plus authentique. »
Ce film offrait une image sincère et amère de la vie rurale et de la souffrance humaine, très différente des représentations brillantes et idéalisées que l’on voyait souvent dans le cinéma iranien d’alors.
L’un des aspects les plus fascinants de La Vache réside dans sa profondeur psychologique. À première vue, on pourrait croire qu’il s’agit d’un simple récit sur la vie paysanne et les difficultés économiques, mais Mehrjui, avec habileté, y a introduit des couches de conflits psychiques et émotionnels, transformant l’histoire en un drame psychologique qui dépasse largement son cadre rural.
En fin de compte, on peut dire que ce film n’est pas seulement une œuvre cinématographique, mais aussi une œuvre culturelle qui continue à résonner profondément auprès du public iranien et international.