Le chef de l’Agence spatiale iranienne, Hassan Salarieh, a souligné le positionnement de l’Iran dans le cercle très restreint des puissances spatiales mondiales. Il a déclaré que sur plus de 200 pays, seuls 10 à 11 nations, soit moins de 10%, possèdent une capacité complète dans la fabrication et le lancement de satellites et de lanceurs, plaçant ainsi l’Iran aux côtés de pays comme la Russie, la Chine, les États-Unis et le Japon. Il a mis en avant la particularité de l’approche iranienne, qui repose sur le développement simultané et indigène des satellites et de leurs lanceurs, une entreprise complexe nécessitant de surmonter des défis technologiques majeurs.

Salarieh a retracé l’évolution du programme spatial iranien, décrivant un parcours d’apprentissage progressif qui a débuté par des satellites simples. Il a souligné que le pays est parti de satellites avec une résolution d’imagerie de plusieurs centaines de mètres pour atteindre aujourd’hui une précision de quelques mètres. Ce progrès a été rendu possible par la formation d’une main-d’œuvre largement autodidacte au sein d’universités et de centres de recherche publics, qui a dû concevoir, tester et construire les premiers satellites nationaux sans expérience préalable significative, en commençant par le projet de satellite Omid (Espoir) en 2009.

Reconnaissant les défis actuels, le chef de l’agence spatiale a adopté une position réaliste concernant les capacités de production. Il a précisé que la construction de chaque satellite prend encore entre deux et quatre ans et que l’industrie en est encore largement au stade de la fabrication à l’unité (« single-piece production »). Il a noté que le pays commence tout juste à passer de la phase de R&D au stade précoce de la production en petite série, un concept introduit avec le projet de constellation « Shahid Soleimani ». Il a conclu en appelant à une comparaison réaliste des capacités de l’Iran avec celles des géants spatiaux mondiaux, plutôt qu’avec les projets les plus avancés du secteur privé comme Starlink.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *