Lors de la quatrième réunion du comité des technologies de l’information géospatiale du BRICS, tenue virtuellement les 29 et 30 septembre 2025, l’Organisation spatiale iranienne a proposé la création de l’Union BRICS-GeoAI. Cette initiative vise à exploiter le potentiel de l’intelligence artificielle géospatiale (GeoAI) pour renforcer la collaboration technologique et répondre aux défis communs liés au climat, à la sécurité alimentaire, à l’urbanisation rapide et à la gestion des ressources naturelles.

Le BRICS regroupe désormais dix pays : Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, Iran, Égypte, Éthiopie, Émirats arabes unis et Indonésie. Ces économies émergentes partagent des défis semblables et recherchent une approche multilatérale pour promouvoir l’autonomie technologique et un ordre mondial renouvelé.

La technologie GeoAI combine données spatiales (images satellites, capteurs, cartes géographiques) et algorithmes d’intelligence artificielle (apprentissage automatique, apprentissage profond) permettant d’analyser des motifs complexes, prévoir des crises et soutenir des décisions intelligentes. Elle offre ainsi un outil stratégique pour le BRICS, facilitant la gouvernance basée sur les données, l’optimisation des infrastructures, la gestion transfrontalière des ressources, et la réduction de la dépendance aux plateformes occidentales.

Les axes principaux de l’Union GeoAI BRICS comprennent la création d’une plateforme commune de données et d’analyse en temps réel, l’établissement de centres de recherche adaptés aux besoins locaux (ex. agriculture intelligente en Inde, résilience climatique au Brésil, villes intelligentes en Chine), le développement d’un cadre commun pour la gouvernance des données garantissant sécurité et équité, ainsi que des investissements dans la formation et l’échange de connaissances entre experts.

Cette union vise à renforcer la résilience régionale face aux crises climatiques, promouvoir l’innovation locale, accroître l’influence du BRICS dans les normes internationales et instaurer une gouvernance efficiente fondée sur les données. Les applications pratiques de GeoAI s’étendent de la sécurité alimentaire à la gestion des catastrophes naturelles, aux villes durables, à la surveillance sanitaire et au contrôle des épidémies.

Malgré ces opportunités, des défis subsistent tels que la propriété des données, la confiance mutuelle, les disparités politiques et infrastructurelles, le manque de standards communs, la pénurie d’experts et les questions éthiques concernant la vie privée et l’impartialité des algorithmes. Une feuille de route propose l’organisation de sommets, la création de centres régionaux, la promotion de plateformes open-source, la réalisation de projets pilotes, et un partenariat renforcé entre gouvernements, universités et secteur privé.

Ainsi, GeoAI représente une chance stratégique majeure pour le BRICS, facilitant non seulement la résolution de défis communs mais aussi l’émergence d’un modèle indépendant et durable de coopération technologique, renforçant la place des pays du Sud dans la gouvernance mondiale.

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