La ruelle de la réconciliation : tradition vivante du tourisme iranien

Le passage de la réconciliation, là où les ruelles rapprochent les cœurs, est l’un des lieux remarquables du quartier de Niavaran, à Téhéran. C’est une ruelle qui semble offrir un espace pour se réconcilier avec la grande métropole historique, dont les couleurs se sont estompées au fil du temps.

Contrairement à ce que son apparence pourrait laisser croire, cette ruelle n’est pas un site ancien. Elle a été construite en 2018 (1397 du calendrier iranien) par la municipalité de Téhéran, inspirée de l’architecture traditionnelle des ruelles de la réconciliation d’Ardakan et de Yazd.

Elle se situe dans la rue Asgarian, à Niavaran. Au cœur des gratte-ciel et des tours de luxe du nord de la capitale, elle offre aux passants un moment de calme et de sérénité. Dans la conception architecturale de cette ruelle, on retrouve des éléments typiques de Yazd, notamment Huit dômes.

Tout au long de l’année, selon les saisons et les jours particuliers, on y organise des rituels traditionnels de Chemiranat, comme la fête des fraises, la préparation de plats locaux et d’autres célébrations.

Les ruelles dites âshti-konân (de la réconciliation) dans la vieille ville de Yazd étaient des passages étroits et sinueux où deux personnes pouvaient à peine se croiser. Dans la culture populaire, on raconte que la philosophie de ces ruelles était liée au rapprochement social : en raison de leur étroitesse, les habitants étaient obligés de se rencontrer et de se saluer, ce qui renforçait les liens, permettait de prendre des nouvelles les uns des autres et dissipait les éventuelles rancunes. Ainsi, si deux proches étaient fâchés, le fait de se croiser dans cette ruelle les conduisait à renouer et à se réconcilier.

La ruelle de la réconciliation de Niavaran a donc été conçue pour raviver les traditions anciennes de la région et attirer les visiteurs en leur offrant un lieu où patrimoine, convivialité et tourisme se rejoignent.