Sanctions et résistance : la flotte maritime iranienne consolide sa place sur la scène mondiale

Le directeur général de la compagnie maritime de la République islamique d’Iran, Mohammad Reza Modarres Khiabani, a été sanctionné pour la quatrième fois par divers pays occidentaux, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Union européenne et, récemment, la Nouvelle-Zélande. Ces sanctions s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à entraver le développement de la flotte commerciale iranienne et à limiter ses accès aux technologies maritimes, assurances, maintenance et voies commerciales internationales.
Ces mesures coercitives sont souvent perçues comme des actions symboliques et de communication politique plutôt que comme des moyens réellement efficaces pour affecter les performances économiques iraniennes. Malgré l’embargo et les blocages, la flotte iranienne continue de fonctionner et d’enregistrer des performances remarquables. En 2025, la compagnie iranienne IRISL s’est positionnée au 16e rang mondial en transport de conteneurs, enregistrant une progression de trois places comparée à l’année précédente.
Mohammad Reza Modarres Khiabani a rapporté que la flotte avait transporté plus de 100 000 EVP (équivalents vingt pieds) supplémentaires par rapport à l’année précédente. L’activité de transport a augmenté de 41% en cinq ans, avec 27 millions de tonnes de marchandises déplacées en 2024-2025. La flotte a parcouru environ 1,385 million de milles marins en consommant principalement du carburant à faible teneur en soufre produit localement.
Pour contrer les sanctions, la compagnie mise sur la flexibilité des routes, des partenariats régionaux avec la Russie et les pays de la CEI, ainsi qu’un investissement massif dans la maintenance interne. Des services innovants comme la facturation électronique et l’assurance complète des conteneurs ont été instaurés pour offrir un service porte-à-porte à moindre coût.
Le port de Chabahar illustre cette dynamique de résistance, s’étant hissé du quatrième au deuxième rang des ports conteneurs iraniens, avec près de 100 000 EVP traités. Le volume total des marchandises manutentionnées dans les ports iraniens a atteint 234,8 millions de tonnes en 2024-2025, dont 103 millions de tonnes de produits pétroliers et 131,8 millions de tonnes de marchandises non pétrolières. Le trafic conteneurisé a progressé de 13% pour atteindre 3,08 millions d’EVP, renforçant la position de l’Iran comme plaque tournante commerciale en Eurasie.
Sur le plan juridique, plusieurs experts considèrent que ces sanctions unilatérales sont illégales car non conformes aux règles internationales, notamment la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, et qu’elles constituent un outil politique contre le développement économique iranien.
En conclusion, malgré des décennies de sanctions et d’actions restrictives, l’industrie maritime iranienne a su renforcer son autonomie, développer ses partenariats orientaux et affirmer sa résilience, offrant un symbole fort de résistance nationale et un potentiel marqué pour devenir une puissance régionale majeure.