Le cyprès est un arbre de grande valeur dans la flore de l’Iran. Grâce à sa hauteur et à son feuillage toujours vert, il occupe une place particulière non seulement dans la nature, mais aussi dans la culture persane. Planté depuis l’Antiquité près des lieux sacrés, des tombeaux et des jardins, il est apprécié pour sa résistance à la sécheresse et au froid. Ses principales caractéristiques — éternellement vert, résistant et élancé — en ont fait un symbole de vie éternelle, de résistance et de liberté. C’est pourquoi il occupe une place importante dans la littérature, l’art et l’architecture historique de l’Iran.

Le cyprès tient une place remarquable dans la littérature persane. Sa hauteur, en particulier, est souvent perçue par les poètes et écrivains iraniens comme l’incarnation de la beauté et de la liberté. Pour décrire la taille de l’amant ou de la bien-aimée, les poètes recourent fréquemment à l’image du cyprès. Dans la culture populaire, il ne symbolise pas seulement la beauté, mais il est aussi considéré comme un arbre sacré et libre, profondément enraciné dans la mémoire collective.

On retrouve également le cyprès dans les monuments historiques et les jardins iraniens. Sur les bas-reliefs de Persépolis, par exemple, il apparaît parmi d’autres motifs, témoignant de son importance pour les Iraniens dès l’Antiquité. L’un des cyprès les plus célèbres est celui d’Abarkouh, âgé de plus de 4 500 ans, que la tradition attribue au prophète Zoroastre.

Dans les jardins persans, le cyprès est l’arbre le plus planté et l’un des éléments essentiels de la composition paysagère. Le jardin d’Eram à Chiraz, orné de cyprès plusieurs fois centenaires, illustre à merveille la majesté de cette espèce.

Le cyprès brille également sur les tapis persans. L’un des motifs les plus connus est le sarv-e khâmideh, également appelé boteh jôqeh : un cyprès légèrement courbé vers la droite ou vers la gauche. Un autre motif fréquent est le sarv-e rast-bâlâ, représentant un cyprès droit et élancé, symbole de vie, d’éternité et de bénédiction. Dans la peinture ou la céramique, les artistes se sont aussi inspirés de sa forme équilibrée et verticale pour en faire un élément décoratif.

Ainsi, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, le cyprès occupe une place essentielle dans la culture, la littérature et l’art iraniens. Plus qu’un simple arbre, il incarne la résistance et l’immortalité — des bas-reliefs des monuments historiques aux poèmes persans, jusqu’aux tapis tissés à la main.

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