Iran-Irak : un partenariat renforcé pour combattre la drogue et protéger les populations vulnérables

Le Dr Hossein Zolfaghari, représentant du président iranien et secrétaire général du comité de lutte contre la drogue, s’est rendu en Irak à l’invitation du ministre irakien de la Santé, responsable de la commission nationale de lutte contre la drogue de ce pays. Lors de la deuxième réunion du comité mixte irano-irakien de lutte contre la drogue, il a souligné que la coopération entre Téhéran et Bagdad progresse dans plusieurs domaines, particulièrement dans la lutte contre les stupéfiants, les psychotropes et leurs précurseurs.
Zolfaghari a rappelé que 6% de la population mondiale, soit environ 316 millions de personnes, consomment au moins un type de drogue, avec notamment le cannabis, les opiacés, la méthamphétamine et l’amphétamine. Il a mis en garde contre la hausse significative de la production et de la consommation de ces substances dans la région, qui représente une menace grave nécessitant une coordination internationale et régionale renforcée.
Dans le cadre de la politique iranienne, une stratégie équilibrée de réduction de la demande a été mise en place, incluant des programmes de prévention dans quatre secteurs clés : établissements éducatifs, familles, milieux professionnels et quartiers. Le programme « Yarigaran Zendegi » vise à étendre la prévention jusqu’aux zones rurales, tandis que des mesures de réduction des risques sont assurées, notamment pour les femmes enceintes dépendantes aux drogues incarcérées.
Le secrétaire général a aussi insisté sur la mobilisation des ONG, du secteur privé, des bienfaiteurs et des entreprises innovantes pour développer des traitements de pointe, comme le buprénorphine, le naltrexone, la méthadone et les sirops d’opium. Grâce au partenariat avec l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), un centre régional de formation et de recherche sur les troubles liés à la toxicomanie fonctionne à Téhéran, formant de nombreux spécialistes de la région.
Par ailleurs, des centres de santé et d’autonomisation pour les adolescentes en situation vulnérable ont été créés en collaboration avec l’UNICEF, afin d’accroître leurs compétences personnelles et leur résilience face aux risques sociaux et à la consommation de drogues.
Zolfaghari a également fait part de la volonté iranienne de partager son expérience avec l’Irak pour la prévention, le traitement, la réhabilitation et la protection des personnes en voie de guérison. Il a évoqué la problématique liée à l’exportation des substances chimiques précurseurs, principalement vers le Kurdistan irakien, où les procédures d’importation sont rigoureuses et complexes, ce qui freine la coopération scientifique et médicale.
Enfin, il a rappelé que l’Iran et l’Irak sont membres des conventions internationales sur le contrôle des drogues. Il a cité une recommandation du Comité international de contrôle des stupéfiants (INCB) pour faciliter le transport, sous prescription médicale, des substances pour traitement de dépendance des voyageurs, et proposé la création d’un comité spécialisé et de points de contact afin de régler ce problème.