Le ministre iranien des Affaires étrangères, Seyyed Abbas Araqchi, doit tenir une téléconférence conjointe ce vendredi 31 Mordad (date du calendrier iranien) avec les ministres des Affaires étrangères de la France, du Royaume-Uni, de l’Allemagne ainsi qu’avec Catherine Kaye, la haute représentante de l’Union européenne pour la politique étrangère. Cette réunion téléphonique s’inscrit dans le cadre des discussions en cours entre l’Iran et l’Europe sur le dossier nucléaire.

Lors de cet échange, il sera notamment question des demandes de l’Iran, en particulier le levée des sanctions jugées injustes, ainsi que des réponses attendues des parties européennes concernant les récentes attaques qualifiées de criminelles contre les installations nucléaires iraniennes. Ces thématiques soulignent la sensibilité du climat diplomatique et la volonté de l’Iran d’obtenir des garanties concrètes.

Seyyed Abbas Araqchi avait par ailleurs expliqué récemment que le terme « négociations pour négocier » peut avoir deux significations : soit une simple forme de dialogue sans engagement réel, soit la phase préparatoire pour établir les modalités d’un véritable échange. Selon lui, les pourparlers actuels avec les Européens visent à déterminer s’il existe un terrain propice à une négociation sérieuse ou si les démarches ne sont que de façade.

Ainsi, dans plusieurs réunions, les représentants européens ont insisté sur la nécessité de clarifier la base des négociations. Le ministre iranien a interrogé ses homologues sur les raisons concrètes qui justifieraient la reprise des négociations, en demandant explicitement quelles sanctions ou menaces ils étaient prêts à lever ou résoudre, pointant ainsi la limitation actuelle des outils politiques européens.

Araqchi a notamment critiqué la possibilité d’activation du mécanisme dit de « snap-back » (réintroduction automatique des sanctions), arguant que l’Europe ne bénéficie plus légitimement de ce droit en raison du retrait unilatéral américain du JCPOA et des positions récentes de l’UE, comme la proposition de « zéro enrichissement ». Il a souligné que l’activation du snap-back mettrait fin au rôle européen dans le processus diplomatique, pointant un paradoxe où la diplomatie serait annoncée terminée alors même qu’il ne resterait plus qu’une escalade des tensions, y compris par la réactivation des anciennes résolutions du Conseil de sécurité, considérées comme moins effectives.

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