
L’Iran s’est fixé un objectif clair et ambitieux : éliminer la maladie de l’hépatite C d’ici l’année 1405 du calendrier iranien (2026-2027). Lors d’une conférence marquant la Journée mondiale de l’hépatite, le Dr Alireza Raeisi, vice-ministre de la Santé, a affirmé que ce programme repose sur une planification précise, une mobilisation large et un engagement national solide. Malgré la proximité avec des pays à forte prévalence de maladies infectieuses comme l’Afghanistan et le Pakistan, l’Iran a déjà réalisé des progrès significatifs dans la lutte contre des maladies telles que la tuberculose et le paludisme, succès attribués à deux décennies d’efforts soutenus du système de santé.
Pour obtenir la certification d’élimination par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), des cibles précises sont établies : le palier « bronze » requiert l’identification de 60% des personnes infectées et la prise en charge de 40% d’entre elles via un traitement efficace. Le palier « argent » exige 70% d’identification et 60% de traitement, tandis que le palier « or » vise 80% et 70% respectivement. L’Iran se trouve déjà dans une position favorable grâce à sa couverture vaccinale, la sécurité des injections, le dépistage systématique des dons de sang, ainsi que la prévention de la transmission mère-enfant.
Le plan national d’élimination de l’hépatite C en Iran se concentre sur trois axes majeurs. Premièrement, le dépistage actif des groupes à risque élevé, notamment les consommateurs de drogues injectables, les prisonniers, les patients vulnérables et les réfugiés. Deuxièmement, la fourniture gratuite des services de diagnostic, de suivi et de traitement à la population. Troisièmement, la mise en place d’une couverture d’assurance santé complète pour tous. Avec un taux annuel actuel de détection de 13 000 à 21 000 patients, le pays vise à atteindre les critères fixés par l’OMS progressivement d’ici 1406 (2027-2028).
Malgré des contraintes liées aux sanctions internationales, l’Iran bénéficie du soutien d’organisations globales telles que l’OMS, l’UNICEF et l’UNODC, qui apportent assistance technique, équipements et partage de connaissances. Ce partenariat international est indispensable pour renforcer les capacités, standardiser les méthodes et intégrer également la prise en charge du VIH. Par ailleurs, une collaboration intersectorielle est en place, impliquant plusieurs ministères et institutions comme le ministère de l’Intérieur, les services pénitentiaires, les agences de lutte contre la toxicomanie, ainsi que les universités de médecine.
Cet engagement national est considéré non seulement comme une stratégie de santé publique mais comme un devoir collectif à l’échelle du pays. Les responsables de la santé iranienne sont déterminés à transformer cette ambition en une réalité concrète, faisant de l’élimination de l’hépatite C une victoire majeure pour la santé de la population.