Lors d’un appel téléphonique récent, les ministres des Affaires étrangères des trois pays européens membres du « Trio européen » – la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne – ainsi que la représentante de la politique extérieure de l’Union européenne, ont exprimé à Abbas Araghchi, ministre iranien des Affaires étrangères, leur demande pressante pour la reprise immédiate des négociations nucléaires avec l’Iran. Ces demandes s’accompagnaient de menaces explicites de rétablissement des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU contre l’Iran, si « des progrès tangibles » ne sont pas rapides. Toutefois, la nature exacte de ces progrès demandés n’a pas été clairement définie dans les communiqués.

Cette posture, relayée par l’agence Reuters, illustre une prise de position conjointe des Européens alignés sur la politique américaine et israélienne à l’encontre de l’Iran. Or, ces mêmes pays n’ont pas respecté pleinement leurs engagements issus de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien (JCPOA) depuis plusieurs années, notamment en refusant d’enlever certaines sanctions et en participant indirectement à la campagne dite de « pression maximale » initiée par les États-Unis. Cette incohérence souligne que la menace européenne vise davantage à forcer l’Iran à céder unilatéralement plutôt qu’à construire un compromis équilibré.

Par ailleurs, selon la résolution 2231 du Conseil de sécurité, le mécanisme dit de « snapback » ne peut être activé que par des parties signataires respectant leurs engagements. Or la posture actuelle des puissances européennes, rompant virtuellement ce cadre du traité, ne leur permet pas de pleinement appliquer ce mécanisme, soulignant encore une fois le caractère injustifié de leur pression.

Du côté iranien, les autorités ont rappelé à plusieurs reprises qu’elles ne renonceront jamais à leur programme nucléaire pacifique, notamment à l’enrichissement de l’uranium, et qu’elles ne reprendront des négociations que s’il existe une volonté sincère d’un accord équitable et sans conditions préalables. L’Iran affirme ne pas se plier aux menaces et refuse de négocier dans une position de faiblesse, se basant sur l’expérience passée qui montre que la politique coercitive des États-Unis et ses alliés occidentaux n’a jamais permis d’aboutir à un résultat positif.

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