
Ce recueil de poèmes a été écrit par le célèbre poète iranien Nézami, connu sous le nom de Nézami Ganjavi, ayant vécu au XIIe siècle. Son œuvre célèbre, intitulée Khamséh, se compose de cinq ouvrages ; l’un d’eux est Leyli et Majnoun. Il a été traduit en plusieurs langues, notamment en français.
L’histoire de Leyli et Majnoun trouve son origine dans la littérature folklorique arabe, transmise oralement au fil des siècles. Même avant Nézami, des poètes arabes ainsi que persans avaient raconté ce récit. Nézami fut le premier à en faire un recueil de poèmes cohérent, artistique et épique, sous la forme d’un masnavi amoureux, en l’adaptant à la morale et à la culture iraniennes.
Le recueil raconte l’amour pur mais impossible, voire tragique, entre deux personnages : Qays et Leyli. Tous deux étaient arabes et se sont rencontrés à l’école, ou maktab — un lieu où les enfants et les adolescents étudiaient, forme ancienne de l’école. Ils tombèrent amoureux l’un de l’autre, à tel point que les gens donnèrent à Qays le surnom de Majnoun, signifiant « fou » ou « aliéné ». Ils souhaitaient se marier, mais la famille de Leyli s’y opposa. Lorsque Leyli fut mariée à un autre homme, Qays, sombrant dans la folie, se réfugia dans le désert. Les années passèrent, Leyli mourut, et Majnoun vint pleurer sur sa tombe. Il y resta jusqu’à ce qu’il meure de douleur et de chagrin, consumé par la séparation avec sa bien-aimée.
L’histoire de Leyli et Majnoun aborde des thèmes tels que l’amour pur et spirituel — le thème principal —, la souffrance et la séparation entre l’amant et sa bien-aimée, la désapprobation familiale du mariage, qui joue ici le rôle d’adversaire, la folie romantique de Majnoun, et le mysticisme, présenté comme une voie transformant l’amour terrestre en amour divin.