Le secrétaire du Conseil de pilotage du tourisme médical au ministère du Patrimoine culturel, du Tourisme et de l’Artisanat d’Iran a annoncé que, conformément à l’article 72 de la loi du septième plan de développement, l’Iran doit atteindre un revenu annuel de 6 milliards d’euros issus du tourisme médical d’ici la fin de ce plan. Le tourisme médical est devenu une branche très rentable du secteur touristique mondial, générant plus de 120 milliards de dollars par an. Des pays comme l’Inde, la Turquie, la Corée du Sud et le Mexique ont réussi à s’imposer sur ce marché grâce à une planification stratégique, la facilitation de l’entrée des patients étrangers, le renforcement de leur image de marque et le développement d’une chaîne complète de services.

L’Iran, malgré ses capacités importantes dans la région, ne génère actuellement que moins de 500 millions de dollars dans ce secteur. Pourtant, le pays possède un potentiel considérable dans des domaines tels que la transplantation d’organes, la fertilité, la chirurgie esthétique, avec des standards souvent comparables voire supérieurs à ceux des pays concurrents, tout en offrant des coûts nettement inférieurs, ce qui constitue un avantage compétitif majeur. Sa position géographique, ses ressources humaines qualifiées et ses infrastructures hospitalières modernes en font un candidat idéal pour devenir un pôle régional de santé.

Cependant, plusieurs obstacles freinent le développement du tourisme médical en Iran : absence de stratégie nationale cohérente, multiplicité des organismes décisionnels, manque de confiance envers le secteur privé, faiblesse du marketing international, absence d’infrastructures adaptées comme un système intégré pour les patients étrangers ou des hôtels-hôpitaux professionnels. Contrairement à d’autres pays où l’État soutient activement le secteur privé, en Iran, ce dernier n’est pas pleinement reconnu et les institutions publiques restent souvent cloisonnées.

Pour atteindre l’objectif ambitieux de 6 milliards d’euros, une volonté politique forte, une restructuration des institutions, une clarification des politiques, ainsi qu’une utilisation accrue de la diplomatie sanitaire et des outils modernes de marketing international sont indispensables. Depuis le début du gouvernement actuel, environ 40 résolutions ont été adoptées pour relever ces défis, avec un accent particulier sur le renforcement de la marque Iran dans le domaine de la santé.

Un système pilote de gestion et d’enregistrement des patients internationaux a été lancé dans la province du Khorasan-Razavi, ce qui devrait améliorer la transparence et la gestion des services. Par ailleurs, des projets pour diversifier l’offre touristique médicale, comme la création de centres de balnéothérapie, la transformation d’hôpitaux en hôtels de santé, et la régulation des tarifs médicaux internationaux, sont en cours.

Enfin, la promotion de la marque Iran à travers des campagnes internationales, la participation à des salons spécialisés, la production de contenus numériques et la tenue d’événements annuels sont au cœur de la stratégie. Le soutien financier de l’État reste crucial pour atteindre le seuil des 6 milliards d’euros, à l’image de ce qui a été fait en Turquie ou en Corée du Sud.

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