
Le mot Ta’ziyeh, qui est un mot arabe signifiant « patience » ou « consolation », désigne un spectacle religieux et traditionnel iranien. Cette cérémonie — accompagnée de chants et de poésie épique — a pour sujet l’événement tragique de Karbala et le martyre de l’Imam Hussein ainsi que de ses compagnons, survenu il y a environ 1400 ans.
Le Ta’ziyeh traite de la lutte entre le bien et le mal, du sacrifice pour la religion, etc. Le sujet central est souvent concentré sur la bataille de Karbala, au cours de laquelle l’Imam Hussein, petit-fils du prophète Mahomet, a été tué — avec sa famille et ses 72 compagnons — injustement par l’armée de Yazîd Ibn Mu‘âwiya. Dans ce spectacle, les personnages positifs sont vêtus de vert ou de blanc, tandis que les personnages négatifs portent du rouge et présentent souvent une apparence grossière et violente.
Les rites de deuil existaient en Iran dès le Xe siècle, mais sous forme de récitations religieuses et non sous forme théâtrale. À l’époque safavide, ces cérémonies de deuil se sont intensifiées, puisque la religion chiite était devenue officielle. Mais l’âge d’or de cet art fut l’époque qajare, durant laquelle Nasseredin Shah lui-même soutenait cette cérémonie et fit même construire un lieu particulier pour y organiser les représentations de Ta’ziyeh : le Takyeh Dowlat.
Cette cérémonie présente des similitudes avec le deuil de Siavash, un prince légendaire du Livre des Rois de Ferdowsi, dont la mort tragique et injuste a profondément marqué la tradition iranienne. Certains affirment que, dans l’Iran ancien, les gens organisaient une cérémonie — le Soug-e Siavash — pour commémorer sa mort et susciter la sympathie ainsi que la lamentation des participants.