Cette nouvelle est parue pour la première fois dans un recueil intitulé Shahkâr (Chef-d’œuvre). Kabab-e ghâz a été rédigé par l’écrivain contemporain Mohammad Ali Jamalzadeh. Celui-ci est considéré comme le père de la nouvelle en Iran et l’initiateur du réalisme dans la littérature persane.

Dans cette nouvelle, l’écrivain critique l’hypocrisie des gens, le mensonge, la rupture des promesses et les conséquences de la confiance accordée aux autres. Ce récit, au style simple et ironique, est plein de proverbes et d’expressions folkloriques iraniens qui fascinent les lecteurs. Les descriptions minutieuses des personnages et du entourages sont l’une des caratéristiques de cette nouvelle qui renforcent l’aspect comique ou bien ironique du récit.

L’histoire commence quelques jours avant le Nouvel An iranien (Norouz). Le narrateur vient de recevoir une promotion, qu’il doit célébrer avec ses collègues, comme il l’a promis. Il vient également de se marier, et dans leur maison, ils ne possèdent que 12 cuillères et 12 fourchettes, alors que 24 invités sont attendus. Ils ne peuvent pas en emprunter à d’autres, car selon la croyance iranienne, cela porte malheur aux jeunes mariés : leur premier enfant pourrait mourir.

Ils décident donc de diviser les invités en deux groupes de 12 personnes, mais ils se rendent compte qu’ils ne possèdent qu’une seule oie. En plus, tous les magasins sont fermés à l’occasion du Nouvel An.

Alors qu’ils sont désemparés, le cousin du narrateur arrive de province pour féliciter le Nouvel An. Une idée germe alors dans l’esprit du narrateur : il demande à Mostafâ, son cousin, de participer à la cérémonie et de distraire les invités pour qu’ils ne mangent pas le rôti d’oie, afin de pouvoir le servir le lendemain au second groupe.

Mostafâ accepte la suggestion et promet au narrateur de rassasier les invités avec les autres plats. Lorsque le rôti d’oie sera servi, il fera en sorte que les convives aient trop mangé pour encore y toucher.

Le narrateur, quant à lui, jouant bien son rôle, insiste auprès des invités pour qu’ils goûtent un peu du rôti d’oie : « Pour ne pas décevoir le cuisinier, essayez-en un petit morceau », dit-il.

Alors que le récit touche à sa fin, le narrateur révèle que ce rôti d’oie est préparé avec du beurre et garni de pruneaux de Barâghân — une région réputée pour ses pruneaux délicieux. Mostafâ, qui a trop bu et est presque ivre, perd tout contrôle en entendant cela : il se jette violemment sur le pauvre rôti d’oie… et les invités lui emboîtent le pas. En quelques instants, il ne reste de cet pauvre animal que les os.

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