Le film d’animation Roya Shahr (La Cité des Rêves) raconte l’histoire d’un adolescent qui, dans l’espoir de devenir un héros et de sauver sa ville, se lance dans une aventure palpitante. L’œuvre aborde des thèmes tels que la confiance en soi, la centralité de la famille, l’amitié, la coopération, ainsi que la résistance à l’oppression. Écrit et réalisé par Mohsen Enayati, ce film, produit en 1402 (2023-2024), a été présenté lors de la 42ᵉ édition du Festival du film de Fajr.

Il convient de souligner que l’animation iranienne est en plein essor et en mutation. Un courant qui trouve progressivement sa place non seulement dans le Festival de Fajr, mais aussi sur la scène nationale et internationale. À noter qu’un court métrage d’animation iranien a récemment porté haut les couleurs de l’Iran aux Oscars. Ces dernières années, l’animation est devenue une section à part entière et bien établie du Festival de Fajr, où ses créateurs ont su faire entendre leur voix aux côtés des grandes figures du cinéma iranien.

Roya Shahr, projeté il y a deux ans lors de la 42ᵉ édition du Festival, est l’une des animations marquantes de cette session. Une œuvre nettement plus structurée que ses équivalents. Un scénario solide et bien ficelé en est l’un des points forts. Malgré son aspect fantastique, la succession des événements est cohérente, et les éléments narratifs complexes y sont bien agencés. Quand l’imaginaire veut devenir réalité, l’agencement est primordial, surtout en animation, où la crédibilité exige un effort supplémentaire. Roya Shahr réussit brillamment ce pari aux yeux des spectateurs.

L’histoire oppose deux villes : Roya Shahr et Shina Shahr. La première est une cité rêvée que tout le monde souhaite rejoindre, mais ses habitants sont en réalité des pillards volant les richesses des autres. La seconde, peuplée de paysans travaillant leurs terres, vit dans la simplicité. Roya Shahr les a dépouillés, et maintenant les deux cités sont en conflit. Le souverain de Roya Shahr, usurpateur du pouvoir, a trompé tout le monde, chassé le véritable héros et gouverne par le mensonge. Le héros, quant à lui, vit caché sous un autre nom à Shina Shahr, où il construit un robot géant dans une grande usine pour affronter les guerriers ennemis.

Roya Shahr séduit par son rythme entraînant, sa musique adéquate, son sound design soigné, et un doublage de qualité. En d’autres termes, techniquement, il est bien harmonieux et maîtrisé. En fin de compte, Roya Shahr est une œuvre remarquable, capable de satisfaire même les enfants et adolescents les plus exigeants, qui comparent constamment avec les productions mondiales. Ce film marque une avancée dans le développement de l’industrie de l’animation iranienne. Une animation portée par une jeunesse talentueuse, dynamique et au fait des technologies actuelles, qui n’a rien à envier aux concurrents mondiaux.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *