Nezâmi a rédigé ce long poème sous forme de masnavi au XIIe siècle. On trouve dans des ouvrages antérieurs des poèmes plus ou moins similaires à celui de Nezâmi — parfois sous d’autres titres comme Shirin et Farhâd — par exemple, Ferdowsi, dans le Livre des Rois, a raconté cette histoire. Certains estiment que ce poème puise ses origines dans le folklore iranien.

Alors que Ferdowsi, dans son œuvre, met davantage l’accent sur les aspects historiques et épiques, chez Nezâmi, le poème se concentre sur les dimensions romantiques et affectives.

Khosrow Parviz, roi sassanide de Perse, tombe amoureux de Shirin, une princesse arménienne, après avoir entendu parler de sa beauté et de son charme. Khosrow entreprend alors un voyage pour rencontrer cette belle princesse, mais il échoue. Shirine, de son côté, tombe elle aussi amoureuse de Khosrow en voyant son portrait.

L’histoire se complique lorsqu’un troisième personnage entre en scène, formant ainsi un triangle amoureux. Farhâd, un ingénieur talentueux chargé d’une mission pour le palais de Shirine, tombe lui aussi amoureux de la princesse. À ce moment-là, Khosrow et Shirin ne sont pas encore mariés, car la situation politique du royaume est instable, et Khosrow est contraint d’épouser une autre femme pour des raisons politiques.

Lorsque la nouvelle de l’amour de Farhâd pour Shirin se répand dans le pays, Khosrow décide de se débarrasser de son rival amoureux. Il le trompe en lui confiant une mission ardue : creuser une montagne qui fait obstacle aux allers-retours. Farhâd accepte, à condition qu’il puisse épouser Shirin une fois la tâche accomplie.

Un jour, cependant, quelqu’un vient lui annoncer la mort de Shirin. Fou de douleur, Farhâd se jette du haut de la montagne. L’histoire devient de plus en plus tragique après le mariage de Khosrow et Shirin. Khosrow est assassiné par le fils issu de son premier mariage. Ne supportant pas la perte de son bien-aimé, Shirin se suicide à son tour, espérant ainsi s’unir à lui dans l’au-delà.